« Je prends ma part, je te laisse la tienne »
ou
de la responsabilité de chacun dans la dynamique relationnelle
Accepter et prendre notre part de responsabilité dans la dynamique relationnelle est le premier pas vers un redressement intérieur qui permet de voir l’autre (et nous-même par conséquent) d’une part comme un individu à part entière porteur de ses propres intrications et d’autre part comme faisant partie de nous, car nous sommes l’autre et l’autre est nous.
La dynamique relationnelle
La danse de la dynamique relationnelle est une danse commune avec un même pas de danse. Je ne peux être en relation (harmonieuse ou non) avec l’autre que parce que nous dansons de la même manière. Même entre un bourreau et une victime, c’est le même pas de danse, puisque le bourreau existe uniquement s’il y a victime et vice versa.
Les intrications familiales
À travers nos loyautés, nos intrications et identifications familiales, nous revivons et faisons perdurer les destins malheureux de ceux qui sont venus avant nous, que ce soit un parent, un grand-parent ou un aïeul lointain et inconnu. Le drame dont nous sommes porteurs, consciemment ou inconsciemment, nous amène naturellement à être en relation avec un autre qui rentrera en résonance avec cette thématique.
La responsabilité
En prenant conscience de ce qui nous appartient, nous pouvons en reprendre la responsabilité et redonner à l’autre sa juste place. Car l’autre ne peut occuper que la place qu’on lui donne ! En faisant cela, nous sommes naturellement amenés à lui restituer également ce que nous avons pris en charge pour lui, la plupart du temps sans nous en rendre compte.
Ceci est valable pour les choix qu’on fait ou non, les actes qu’on pose ou pas, mais également pour le destin qu’on porte. Car nos intrications et loyautés familiales sont en miroir ou sont réactivées par le miroir de l’autre au sein de la relation.
Sortir de la victime
Reprendre notre responsabilité demande d’être courageux ! Car cela implique de sortir de la victimisation dans laquelle nous basculons tous plus ou moins à un moment donné. C’est rendre sa coquille à Calimero ! Il est facile de porter un regard sur ce « qui ne va pas chez l’autre », mais reconnaître et assumer notre part nous permet de nous charger en force et devenir pleinement acteur dans la relation.
Responsabilité ou culpabilité?
La confusion entre responsabilité et culpabilité est malheureuse, car elle entretient l’état de victime et nous enferme dans des schémas comportementaux qui ne servent pas le Vivant. En effet, je peux être victime de maltraitance, viol, abus,… et en même-temps prendre ma part de responsabilité (sans me sentir coupable) en m’inclinant devant les intrications et loyautés familiales dont je suis porteur.se. Peut-être ai-je repris à ma charge le destin tragique d’un ancêtre abusé durant son enfance… Ainsi, je peux rendre à l’autre la responsabilité de ses actes à lui, me retirer de ce jeu et faire un chemin pour me sentir libre et en paix. Cela me permet de sortir de la victime et être acteur de ma vie.
En conclusion
Voir, reconnaître et accepter cette part de responsabilité nous redresse, nous grandit, nous « adultifie ». Cela nous amène à prendre conscience de nos parts blessées, de nos besoins et de les prendre en charge. Nous nous chargeons en pouvoir et pouvons regarder en face notre vie et nos choix, nous incliner devant notre destin et le Destin qui est bien plus grand que nous.